Month: avril 2021
On boit du thé sucré pendant la fête des fleurs, et il y a également une coutume selon laquelle on le moud pour en faire de l’encre sumi avec laquelle on écrit « Le 8 avril est un jour de chance et les insectes sont repoussés ». On suspend à sa porte le morceau de papier sur lequel on a écrit cette phrase à l’envers pour éloigner les insectes indésirables !
Planning et Uposatha
Eisaï : Tout donner ?
Pendant que le super-intendant des moines, Eisai, résidait à Kennin-ji, un homme pauvre vint et dit :
« Ma famille est dans un tel besoin que nous n’avons plus de nourriture depuis plusieurs jours.
Ma femme et moi-même, ainsi que quelques-uns de nos enfants, nous sommes sur le point de mourir de faim.
Pouvez-vous, avec votre grande compassion, nous aider ? »
À cette période au temple, il n’y avait absolument pas de vêtements, de nourriture ou d’autres biens à donner.
Bien qu’il se creusât la tête, Eisai ne réussissait pas à trouver une solution pour aider le pauvre homme.
Il se souvint qu’il y avait une petite, fine pièce de cuivre qui allait être utilisée pour former le halo au-dessus de la tête de la statue du Bouddha de médecine, Yakushi Butsu.
Il la prit, la cassa, l’enveloppa et la donna à l’homme, et lui dit :
« Échange-la contre de la nourriture et soulage ta famille de la famine ».
Le laïc fût ravi et partit. Les disciples d’Eisai furent surpris, déçus et dirent : « Il n’y a rien de plus important que ce halo dans la statue du Bouddha. Vous l’avez donné au laïc. N’est-ce pas la transgression du précepte qui interdit l’utilisation personnelle de biens appartenant au trésor du Bouddha ? »

Le super-intendant des moines répondit :
« Oui, c’est vrai. Cependant, quand vous réfléchissez à la générosité du Bouddha, il aurait arraché et même offert sa propre chair, ses mains et ses pieds pour des êtres vivants. Même si nous donnions le corps du Bouddha à des êtres vivants affamés, nous serions en accord avec l’intention du Bouddha.
Et même, si à cause de cet acte répréhensible, je devais connaître une renaissance défavorable, j’aurais
simplement sauvé des êtres vivants de la famine ».
Les étudiants d’aujourd’hui devraient se pencher sur le cœur de l’enseignement du Bouddha. N’oubliez jamais ceci.
Ce texte peut nous aider à réfléchir sur la pratique d’aujourd’hui :
Quand êtes-vous rigide et pourriez-vous vous assouplir ?
Comment pouvez-vous soutenir la Sangha et le monde ?
Donner et recevoir est essentiel dans la pratique.
Traduction : Jean François
Les obstacles, un cadeau du Dharma.
Suivant que nous sommes en retraite ou pratiquons dans le cadre de notre vie quotidienne, le caractère de notre pratique change. La constitution humaine étant irrévocablement liée aux éléments en perpétuelle mutation qui composent l’univers, on pourrait dire que les êtres humains ne sont, au final, pas grand-chose d’autre qu’un produit dérivé de ces interactions.
En conséquence, notre constitution physique et notre esprit évoluent constamment. Inspirante et motivante un jour, parce qu’il nous est facile de nous concentrer, notre méditation peut, le lendemain, être un véritable désastre et une grande source de frustration. Mais nous ne devons pas laisser ces expériences colorer nos attentes à l’égard de la pratique.
Lorsque la pratique vous est facile, essayez de ne pas vous laisser emporter par l’euphorie et de ne pas voir dans votre concentration du moment une référence pour toute pratique future.
Tsele Natsok Rangdröl avait coutume de dire que les pratiquants du Dharma ne devraient pas être comme ces enfants qui, tout à leur joie devant un coffre à jouets bien rempli, n’arrivent pas à faire leur choix et restent totalement paralysés.
A l’inverse, lorsque votre pratique est difficile, ne laissez pas cela saper ou éroder votre détermination.
Le conseil que donne Jigme Lingpa est le suivant :
lorsque vous êtes confronté à des circonstances défavorables ou à des obstacles, considérez-les comme autant de cadeaux pleins de compassion que vous fait le Dharma et comme le résultat de votre pratique.
Nos vies sont bouleversées par la pratique. Peut-être même attirons-nous les obstacles, comme le Bouddha Shakyamuni s’est attiré la colère de Mara dans les heures qui ont précédé son Eveil. Les difficultés sont donc un signe de ce que votre pratique porte ses fruits, et vous devriez donc vous en réjouir.
L’essentiel est de faire preuve de constance. Souvent, grisés par leur enthousiasme, les pratiquants font une sorte « d’overdose » de pratique, puis ils se sentent profondément frustrés lorsqu’ils ne parviennent pas à se concentrer ou à maîtriser leur esprit. S’étant gorgés de pratique, ils arrêtent pendant plusieurs mois. Et quand ils y reviennent, ils se retrouvent à la case départ. À ce rythme, les progrès sont très lents. Mieux vaut suivre l’exemple de la tortue.
Chaque pas peut sembler prendre une éternité, mais continuez à pratiquer avec constance, sans tenir compte de votre lassitude, en suivant votre programme à la lettre.
De cette manière, vous pourrez retourner votre pire ennemi, l’habitude, contre lui-même.
L’habitude se cramponne à nous comme une sangsue, plus rigide et obstinée d’instant en instant, et même si nous parvenons à nous en défaire, elle nous laisse une trace irritante de son existence.
En nous habituant à pratiquer régulièrement le Dharma, en revanche, nous retournons notre ennemi contre lui-même, en contrant nos mauvaises habitudes par la bonne habitude de la pratique. Et comme le soulignait Shantideva, rien n’est difficile dès lors que l’on s’y est accoutumé.
Dzongsar Jamyang Khyentse, « Obstacles Should Make You Happy », Buddhadharma, été 2013
Traduction : Françoise Myosen
MARA
Un n° spécial Mara le mois prochain :
Qui est Mara ? Comment Mara se manifeste-t-il dans notre vie ? Savons-nous nous aussi, transformer ses flèches en fleurs ?
Mara signifie « causant la mort ». On le représente comme un démon courroucé. Il a les yeux globuleux, des crocs, des parures macabres et des serpents autour du corps. Dans les textes il est appelé l’esprit tentateur, le malin, le démon de la mort.
Mara s’oppose au Bouddha à deux reprises :
– Avant l’éveil du Bouddha :
Alors que Siddharta Gautama était assis en méditation sous un arbre pipal faisant le vœu de ne pas bouger avant d’avoir atteint l’Éveil, il fut mis à l’épreuve par Mara qui tenta en vain d’interrompre sa méditation.
Il fut tout d’abord soumis à la peur. Mara envoya contre lui une horde de démons effrayants. Mais toutes les flèches atteignant le Bouddha se transformèrent en superbes fleurs qui retombèrent en douceur sur le sol, à ses pieds.
Puis Mara essaya la tentation et envoya ses filles pour le séduire. Mais le Bouddha n’ouvrit pas les yeux et les filles disparurent. Les noms de ses trois filles sont : Tanha (soif),
Arati (mécontentement) et Raga (luxure).
Mara était effrayé à l’idée que le Bouddha puisse délivrer les hommes. Il essaya encore autre chose. Il dit au Bouddha : « Tu es assis au point central de l’univers, sur le Trône des Bouddhas du passé. Quel droit as-tu ? »
Le Bouddha prit alors la Terre à témoin dans ce geste connu, représenté à travers la statuaire.
Avant le Paranirvana du Bouddha :
Mara suggère au Bouddha d’entrer dans le Paranirvana. Car Mara, qui tire son pouvoir du samsara, ne tient pas à ce que le Bouddha atteigne l’Éveil : en effet une fois celui-ci atteint, il deviendrait possible de sortir du samsara et Mara perdrait alors son pouvoir.
Voilà pour la narration mais cela nous amène à nous interroger sur la forme que prend Mara dans nos vies ? Qu’est-ce qui nous distrait, nous empêche de pratiquer, attire notre esprit vers les distractions, ou bien nous fait peur, et nous fait reculer… ?
Nous rencontrons Mara chaque jour…
Marylise
En vrac
– Zazen
Posture méditative, silence intérieur, lâcher prise, ouverture du cœur, perception de la nature profonde… L’agitation de l’humanité a cessé, le calme et le silence ont repris leurs droits.
Comme la vase dans l’eau boueuse qui se dépose au fond du verre immobile, le ciel se purifie et redevient transparent.
En tirerons-nous ces enseignements ou nous raccrocherons-nous de nouveau à nos anciennes habitudes ! Luc
AVRIL – Mardi 27 avril : pleine Lune Rose (Full Pink Moon)
La Pleine Lune d’avril est connue comme la « Pleine Lune Rose » (qui sera une Super Lune cette année) car elle s’élève au-dessus d’un paysage de fleurs roses de phlox sauvages, l’une des premières fleurs sauvages à fleurir au printemps.
Les amérindiens connaissaient également la Pleine Lune d’avril comme la lune aux œufs, la lune aux poissons et la lune aux herbes germantes, pour d’autres événements naturels majeurs et récurrents à cette période de l’année.
Autres noms : Lune du passage, Lune de la plantation, Lune de l’herbe verte.
Prendre soin
« Laissez toujours un peu de riz cuit pour les souris, éteignez les lampes pour les papillons de nuit… »
Les Anciens avaient de ces attentions, et c’est vraiment l’essentiel de la vie, génération après génération.
Sans cela, nous ne sommes que des carcasses stupides.
Caigentan, discours sur les racines des légumes. Chine, 15ème siècle.
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La Demeure sans Limites cherche un aspirateur, des malles en osier et … une débroussailleuse ! Oui ça fait beaucoup de choses et des choses chères mais peut-être qu’une personne a deux débroussailleuses par exemple ? Ou bien on peut en acheter une d’occasion. Ecrire : jokei.ni[at]larbredeleveil.org
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En pensant à la Sangha d’Amérique du Sud :
Ici l’automne
Là-bas le printemps
Comme elles changent vite
les saisons.
Et même ainsi
La lune
Montre toujours
Le même visage.
Traduction : Martine
ici et là
Aqui otoño
allà primavera
qué rápido cambian
las estaciones.
Y aún así,
la luna
siempre muestra
la misma cara.
Daniel Hoshin
Printemps
tout le jour
dans mes sandales de paille
je vagabondai parmi les pics nuageux
à la recherche du printemps
je ne pus le trouver…
Au retour
un parfum de fleurs de prunier m’accueillit :
le printemps était juste là – merveille !
dans les branches en fleurs…
Plum Blossom Nun, 8ème siècle.