Month: mars 2022
Ne vous racontez pas d’histoires
La seule personne que vous pouvez changer est celle qui est assise sur votre coussin. Vous ne pouvez pas me changer, vous ne pouvez pas changer votre conjoint.e, vous ne pouvez pas changer vos enfants, même si vous essayez sans cesse.
Vous ne pouvez rien changer : tout résiste. C’est difficile à accepter, mais nécessaire si nous voulons être libres. Lorsque nous sommes honnêtes avec nous-mêmes, nous voyons que d’une certaine façon nous ne voulons pas nous sacrifier pour quelque chose ou quelqu’un.
Vous n’allez pas être libre si votre pratique de zazen ressemble à des vacances, cette pratique n’est pas pour se sentir bien ; si vous voulez vous sentir bien, allez à la plage !
Le bouddhisme ne traite pas de la souffrance mais de la joie.
Comment pouvons-nous vivre cette joie lorsque nous courons partout en espérant que le monde va changer parce que nous y sommes un peu inconfortables…?!
La pratique spirituelle n’est pas faite pour la sécurité ou la tranquillité.
Si vous êtes à un endroit et que vous voulez être libre, alors c’est à cet endroit même que vous devez apprendre à l’être.
Mais vous ne serez pas libre tant que vous n’aurez pas examiné chaque aspect de vous-même, tant que vous n’en aurez pas pris conscience.
La pratique, c’est cela.
Jules Shuzen Harris
Traduction : Joshin Sensei
Là où il n’y a « rien »…
Je réfléchis parfois, pas si souvent mais assez quand même, à « la joie », et je ressens que contrairement à notre vie dans le monde où l’on bâtit des maisons, des édifices pour se protéger, pour travailler avec un certain confort, etc. pour notre confort « spirituel » (quel mot employer ?), il faut abattre murs, remparts et clôtures, haies, enfin tout, et cet espace qui se fond alors dans le plein Univers, c’est notre demeure confortable, protectrice…
Cet espace, c’est la demeure de la joie, le foyer de la joie, la racine de la joie.
Et alors, c’est ce travail des épluchures, des égratignures et autres fissures en un usage patient qui, de temps en temps, offre un rayon de soleil ici, un rayon de soleil là, de l’air par ici, de l’air par là, et un beau jour, ploc !
Quelque chose qui tombe, un petit rien, une brique, deux briques, et en un instant -un instant sans limites- l’espace comble tout, et bien sûr on retourne au vieux coin de la chambre ; là, on est encore derrière les vieux murs, les murs griffés, usés, lézardés mais qui ne peuvent pourtant plus empêcher l’air, la lumière, le ciel sans limites : car ils sont là, ils ont été toujours là.
Pas de charme romantique… lâcher prise, c’est pas un jeu d’enfants, c’est pas une belle consigne « spirituelle »… c’est un petit début… et voilà, on apprend à se connaître avec la joie… celle qui prend racine là où il n’y a « rien », là où tout est « là »… (à suivre… je suppose…) (et la peur -il y a toujours la peur : lâcher prise, c’est un gros boulot ! )
Diana Zuyten – Monte-Video
EN VRAC :
Jusqu’au dernier insecte
Nous sommes responsables de l’Éveil des petites fourmis qui crapahutent autour ; il faut qu’elles deviennent éveillées aussi vite que possible, c’est de ça dont nous sommes responsables.
Chaque personne en enfer, chaque démon affamé, et chaque animal, chaque insecte, chaque être dans l’océan ou dans la terre aussi petit soient-il, qu’on ne puisse les voir qu’avec une machine, nous sommes responsables pour eux tous.
Nous sommes responsables pour le bonheur de chaque insecte dans l’herbe, pour leur donner le bonheur des vies futures, la libération du samsara et l’Eveil.
C’est pour cela que vous existez, c’est pour cela que nous sommes tous là, pour remplir ce voeu, cette responsabilité. Tout le monde est inclus, tout le monde.
Faire du bien à tous les êtres, cela inclut votre père et votre mère et votre ennemi ; personne n’est laissé à l’extérieur de cela.
Vous dédiez votre vie aux êtres vivants, ces êtres les plus précieux, les plus chers.
Rien que d’y penser, ah permettre leur Illumination, rien que cela, pas même la réalisation de ce but, ah c’est vraiment, vraiment extraordinaire.
Lama Zopa Rinpoche -Traduction : Joshin Sensei
La grenouille et le poisson
J’ai de la peine pour la grenouille prise au piège, bouche close, elle conserve précieusement les dernières gouttes d’eau.
Et j’ai de la peine aussi pour le poisson dans le filet,
bouche ouverte,
il avale un peu d’humidité.
Quand on leur ouvre le ventre,
ils souffrent ;
arrivé là, mon esprit ne peut l’imaginer.
Su Chih
Honorer ce monde
Ainsi, si nous voulons développer notre compassion et trouver un moyen de contribuer activement à la création du monde dans lequel nous aimerions vivre, il se peut que nous devions nous tourner délibérément vers des sujets difficiles (le changement climatique par exemple) – en y devenant plus, et non moins, sensibles.
Mais il est important de cultiver d’abord nos ressources intérieures afin d’être prêt à « faire face au désordre dans lequel nous sommes », et la pratique de la gratitude est un moyen très puissant d’y parvenir.
Non seulement la gratitude donne lieu à des sentiments agréables, mais elle nous connecte profondément à ce que nous aimons et que nous voulons donc protéger.
Cet amour et cette inter-connexion sont peut-être la motivation la plus puissante pour sortir de notre zone de confort – pour ressentir profondément et même honorer la douleur de ce monde dont nous faisons partie.
Pour reprendre les mots de Frederick Beuchner, nous sommes appelés à « l’endroit où votre joie profonde et la faim profonde du monde se rencontrent ».
Et pour trouver cet endroit, il faut de la volonté, de l’ouverture et une (re)connexion avec notre amour et notre préoccupation pour le monde.
Kristine Mackenzie-Janson.
Traduction : Joshin Sensei https://earthymindfulness.com/engaged-mindfulness/
Un numéro de Daishin en petits bouts, en puzzle, mais à la fin, une image qui apparaît…
Chacun.e de nous peut la re-construire, elle sera sans doute un peu différente à chaque fois, et c’est tant mieux…
la joie, la gratitude, l’acceptation… des idées positives pour travailler avec nous de façon positive, avec curiosité, avec joie, sans culpabilité ni souffrance…
Rien à arracher, mais des graines à arroser pour une floraison brillante…
Hana Matsuri, fête des fleurs et du bébé Bouddha.
Hier branches mortes toutes tordues
ce matin pruniers en fleurs
cadeau de Kanzeon
Daishin n°281 – mars 2022
La première respiration de zazen
est la dernière respiration de votre ancienne vie.
La dernière respiration de zazen
est la première respiration de votre nouvelle vie.
Moriyama Roshi
Sur l’autel, une photo, de l’eau pure, de l’encens –
et dans notre cœur, une gratitude sans fin …
« Comme l’esprit est à la fois la source des dangers et de la libération, deux niveaux de refuge sont nécessaires : des refuges externes, qui nous fournissent des modèles et des balises pour que nous puissions mieux identifier les qualités de l’esprit qui conduisent aux dangers et celles qui conduisent à la libération, et des refuges internes, c’est-à-dire les qualités qui conduisent à la libération et que nous développons dans notre esprit en imitant nos modèles externes. Le niveau interne est celui où se trouve le véritable refuge ».
« Quantum Path to Enlightenment » Graham Smetham Traduction : Françoise
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Joshin Sensei
Paris : samedi 5 mars https://www.nousasseoirensemble.org/planning
La Demeure sans Limites
Pendant la période hivernale, le temple de La Demeure sans Limites est toujours fermé. Nous vous retrouvons à partir du 3 mars
https://www.larbredeleveil.org/lademeuresanslimites/
Uposatha :
Où que vous soyez, nous serons ensemble ! Vous pouvez vous inscrire pour participer à une méditation :
https://framadate.org/3uaO6CoczESN3ypF
Lune nouvelle : mercredi 2 – Pleine lune : vendredi 18
La Pleine Lune de mars est connue sous le nom de « Lune des Vers » car à l’époque de cette Pleine Lune, le sol dégèle et les vers remontent à la surface de la terre lorsque la pluie tombe.
Autres noms : Lune virginale, Lune chaste, Lune du corbeau.
Rien de plus utile, pour que nous puissions nous nourrir, que les vers de terre ! Ils aèrent la terre, la préparant aux plantations… comment aérer notre esprit… ? 🙂 Joshin Sensei
Sommaire
Planning et Uposatha
Se connaître soi même – Sekkei Harada Roshi
Qui est votre maitre ? – Kobun Chino Roshi
Zazen sans douleur ? – Révérend Issho Fujita
Paroles de la Sangha – Marie B
Illustrations : Calligraphie d’Akiko San, Miki Kato, JB Huynh, indrasnet, Sangha de Porto Alegre.
Planning et Uposatha -mars 2022
Joshin Sensei
Paris : samedi 5 mars https://www.nousasseoirensemble.org/planning
La Demeure sans Limites
Pendant la période hivernale, le temple de La Demeure sans Limites est toujours fermé. Nous vous retrouvons à partir du 3 mars
https://www.larbredeleveil.org/lademeuresanslimites/
Uposatha :
Où que vous soyez, nous serons ensemble ! Vous pouvez vous inscrire pour participer à une méditation :
https://framadate.org/3uaO6CoczESN3ypF
Lune nouvelle : mercredi 2 – Pleine lune : vendredi 18
La Pleine Lune de mars est connue sous le nom de « Lune des Vers » car à l’époque de cette Pleine Lune, le sol dégèle et les vers remontent à la surface de la terre lorsque la pluie tombe.
Autres noms : Lune virginale, Lune chaste, Lune du corbeau.
Rien de plus utile, pour que nous puissions nous nourrir, que les vers de terre ! Ils aèrent la terre, la préparant aux plantations… comment aérer notre esprit… ? 🙂 Joshin Sensei
Qui est votre maitre ?
L’objectif véritable de la pratique est de découvrir la sagesse que vous avez toujours possédée. Vous connaître vous-même, c’est connaître la sagesse ; si vous ne vous connaissez pas, vous ne pourrez jamais communiquer avec quiconque. Dans la vie quotidienne, nous pouvons saisir quelques lueurs de sagesse, de la même façon que l’outil brillant du charpentier dit qu’il y a de la sagesse dans son bras. C’est invisible. Vous ne pouvez ni la dessiner ni la montrer. La sagesse ne vient pas de n’importe où ; elle est toujours là, comme le contenu même de l’éveil ; elle est toujours là et partout. Vous pouvez la découvrir, comme si vous cherchiez la source d’un fleuve.
Avez-vous jamais été à la source d’un fleuve ? C’est un endroit très mystique. La tête vous tourne si vous y restez un moment. Un grand fleuve a plusieurs sources et la source exacte, le point le plus éloigné qui donne le principal courant, est humide et plein de brume, avec une odeur ancienne particulière et vous avez froid.
Vous vous dites : « Ce n’est pas un endroit où aller ». Il n’y a pas d’eau vive et vous ne savez donc pas où est la source. En fait un tel endroit existe en chacun de nous ; notre centre est ainsi. De là vient un appel ancien : « Vous ne me connaissez pas. Pourquoi ? Après avoir vécu tant d’années avec moi, pourquoi ne pouvez-vous pas m’appeler par mon vrai nom ? »
Malheureusement nous ne pouvons pas parcourir cet endroit avec ce corps et cet esprit, mais nous sentons qu’une telle origine existe et que tout part de là. C’est de là que vous venez et là que vous retournez, quoi que vous fassiez. Dans le temps d’une vie, vous pouvez rencontrer d’autres êtres, au moins un, à part vous-même.
Alors, autrement dit, vous faites tous deux cette découverte. Voilà pourquoi vous continuez à vivre si fort. Pour découvrir votre origine, il faut écouter celui avec lequel vous sentez « c’est cela ».
Mais si vous montrez du doigt directement l’origine d’un autre en disant « voilà mon origine », un autre doigt apparaît, pointé vers vous et qui dit : « non, c’est mon origine ». Et cela vous donne le vertige.
« Un moment, s’il vous plait, êtes-vous mon maître ou mon élève ? » Et les deux répondent :
« Non, c’est sans importance. Je peux être votre élève et je serai un Bouddha ancien pour vous ».
Ainsi parle l’élève au maître. Si vous ne projetez pas votre vie entière et votre corps dans les autres, vous n’atteindrez jamais votre vraie nature propre.
Kobun Chino Roshi – Tricycle – Traduction : M.C. Calothy. A. Delagarde.
Se connaître soi même
Dans la cérémonie du thé, on utilise l’expression : « Une fois dans la vie, cette rencontre ».
Généralement on comprend : « Une seule et unique rencontre ».
Mais dans le zen, nous l’interprétons ainsi : pendant cette vie, il y a une personne que vous devez rencontrer.
Peu importe quelles prairies nous parcourons, quelles montagnes nous grimpons, nous devons rencontrer cette personne. Cette personne est dans ce monde. Qui est-elle ?
C’est le véritable soi. Vous devez rencontrer le véritable soi.
Aussi longtemps que vous ne l’aurez pas rencontré, il vous sera impossible d’être réellement satisfaits tout au fond du coeur. Vous aurez toujours l’impression qu’il manque quelque chose. Vous ne serez pas capables non plus de clarifier ce que sont vraiment les choses.
Ceci est l’objectif de la vie, et celui de l’enseignement du bouddhisme : vous rencontrer vous-même.
La façon la plus rapide, la plus simple est de faire cela à travers zazen.
Sekkei Harada Roshi
Hommage au Maître :
Moriyama Roshi sur le terrain du futur temple de Viamao (Brésil) 1999.